Article à lire dans le journal le Parisien du 30 décembre 2010
La crue de la Seine conduit certains à juger risqués les projets de piétonnisation des voies sur berge voulus par Bertrand Delanoë. Mais la mairie de Paris assure que tout est prévu.
Depuis hier, la Seine regagne petit à petit son lit, après avoir largement débordé ces derniers jours sur les voies sur berges. L’eau disparaît, mais pas les interrogations : les projets d’aménagement des voies sur berge, voulus par le maire de Paris, ne risquent-ils pas d’être menacés par ces crues récurrentes ?
Régulièrement, le fleuve parisien déborde.
Plusieurs crues ont recouvert les berges en 2006, 2004 et 2001. A chaque fois, la circulation a été fermée sur des zones plus ou moins grandes, rive droite comme rive gauche. Et ensuite, il faut remettre en état les voiries. Les projets de gradins pour spectacles, de terrasses de cafés, de salles culturelles, de terrains de sport ou d’îles flottantes peuvent-ils résister à la montée des eaux? Pour la mairie, il n’y a aucun problème : « Le phénomène de crue a évidemment été intégré au projet, explique-t-on au cabinet de Bertrand Delanoë. De toute façon, on ne peut rien aménager qui ne soit pas conforme à la loi sur l’eau. Ce sera le cas pour les aménagements des voies sur berges. »
Démontage en trois jours
Plusieurs solutions sont envisagées : des constructions en dur qui peuvent être mises en eau, et qui ne gênent pas l’écoulement de la crue, des aménagements amovibles… « On peut créer des structures temporaires, qui doivent pouvoir être démontées en trois jours maximum », poursuit la mairie de Paris. Les gradins comme celui prévu en contrebas du musée d’Orsay pourraient être démontables ou inondables. La mairie assure que les projets d’îles flottantes ne sont pas remis en cause par un niveau trop haut de la Seine.
Des interrogations demeurent cependant : le restaurant salle de spectacles prévu dans les piles du pont Alexandre-III est-il compatible avec une crue? De plus les différentes autorités compétentes sur le fleuve ont spécifiquement pointé le risque d’inondation, comme la préfecture de police, le Port autonome ou les Voies navigables de France.