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Dès son ouverture, ce ne sont que nuisances et insécurité. Malgré le déploiement d’un dispositif de sécurité important, nous retrouvons des situations d’insécurité fortes aux alentours et à l’intérieur de la Foire. Et sur le fond, aller dans une fête encadrée par des compagnies de CRS ou la police municipale est déjà un problème. Cela prouve aussi, malheureusement, que cet évènement n’est simplement plus une fête...
Les riverains, mais aussi les commerçants, sont également pénalisés : stationnement anarchique, insécurité…Et comme à chaque fois, la mairie de Paris et du 12e se félicitent de la tenue de cette fête et assurent même mettre « tout en œuvre pour garantir une expérience plaisante et sécurisée pour tous les visiteurs de la Foire du Trône, tout en préservant la tranquillité du voisinage ». On voit le résultat et surtout constater l’échec de cette politique et de cette organisation.
Depuis de nombreuses années, je soutiens que la Foire du Trône ne doit plus se tenir sur la Pelouse de Reuilly et donc déménager. Les Parisiens doivent se réapproprier la Pelouse de Reuilly. Je suis, de façon plus générale, favorable à une vraie politique novatrice pour le Bois de Vincennes dans lequel la Pelouse de Reuilly aurait toute sa place. Nous pouvons imaginer un projet global mis en place avec les communes de Saint Mandé, de Vincennes et de Charenton. Depuis plus de 40 ans, cette partie du 12e est, durant plusieurs semaines, complètement paralysée et devient un gigantesque parking. Nous souhaitons enfin mettre en place une vraie concertation, avec toutes les parties (Ville de Paris, Ville de Vincennes, de Saint Mandé, de Charenton, forains, riverains) pour travailler ensemble à son déménagement de la Pelouse de Reuilly et de notre arrondissement.
Dimanche 6 avril, une mobilisation citoyenne s’est déroulée place Félix Eboué, dans le 12ème arrondissement. Organisée par l’association des Riverains du Quartier Daumesnil-Reuilly, cette rencontre a permis la participation d’environ 500 personnes résidentes et commerçants du quartier, sur une durée de plus de 3 heures. Sur place, 330 personnes ont signé la pétition exigeant un moratoire sur les travaux de la place, un chiffre qui s’ajoute aux 645 signatures obtenues avant et pendant l’événement via la plateforme change.org, soit près de 1000 signatures obtenues en date du 07 avril 2025.
Au cœur de l’espace, une exposition présentait les bénéfices d’un projet alternatif conçu par des urbanistes et architectes membres de l’association pour améliorer le plan prévu par la mairie du 12e. Sous le soleil et au son d’une fanfare, la rencontre citoyenne proposait également des temps d’échange avec les architectes et urbanistes présents pour mieux comprendre les enjeux de la rénovation en cours.
Des habitants inquiets _ Au gré des échanges, l’association a pu constater la grande frustration générée par la phase de concertation réalisée en amont du projet, dont les résultats étaient de fait déjà actés, ainsi que les griefs à l’encontre des nuisances induites par le plan de circulation en fer à cheval. Imposé par la mairie, ce plan est décrié là où sa mise en œuvre s’est faite sur des espaces inadaptés, comme à Bastille ou Place de Catalogne. Les riverains souffrent de l’apparition régulière de bouchons qui engendrent des risques pour les piétons et cyclistes dans un entrelacs de voies difficiles à emprunter, mais aussi des nuisances sonores liées aux véhicules de secours et autobus, régulièrement bloqués. Les commerçants, quant à eux, constatent que les clients évitent désormais le secteur. « Le quartier se transforme, mais pas dans le bons sens » a ainsi déclaré l’un d’eux « on est seuls face à ces problèmes ». Les usagers s’inquiètent également du risque de contournement de la place par les lignes de bus 46 et 29, dont la vitesse commerciale est fortement pénalisée.
Pédagogie sur les solutions_ L’association n’a pu présenter son projet alternatif à l’équipe municipale, faute de réponse. C’est donc auprès du grand public qu’elle a choisi de s’adresser pour proposer un concept de place comme lieux de vie et d’échanges de tous types (familles, mobilité, commerces) avec un plan de circulation multi-usages plus sécurisé. Le projet conserve et agrandit la plateforme centrale en libre-accès voulue par la mairie mais suivant une approche restaurant une logique circulaire, fluide et donc également mieux adaptée aux enjeux de réchauffement climatique sur les îlots de chaleur. Les architectes ont également restauré les caractéristiques patrimoniales et esthétiques parisiennes qui passe par une disposition végétale généreuse avec un alignement d’arbres préservant les perspectives sur le monument central.
Les représentant politiques venus discuter avec les habitants ont brièvement pris la parole : Mme Valérie Montandon, élue dans l’opposition à la mairie d’arrondissement et conseillère de Paris a ainsi souhaité « que le dialogue puisse se faire sereinement sur ce sujet », à la fois au niveau du 12e et au sein du Conseil de Paris. M. Benoît Pernin (Horizons) a souligné l’aspect « très constructif du travail de l’association, qui dépasse la critique facile en proposant une alternative ». L’association France Nature Environnement Paris, dont est membre l’association des Riverains, s’est s’exprimée par la voix de son co-président M. Yves Contassot : « les projets urbanistiques doivent intégrer la dimension environnementale et sociale » a-t-il souligné « en l’état, et faute d’études d’impact sérieuses, certaines rénovations se révèlent non-écologiques et difficiles à vivre. Face à cela, le Préfet réclame une étude d’impact globale à l’échelle de la ville de Paris ».
L’association des Riverains regrette vivement la « politique de la chaise vide » choisie par la mairie face à ses administrés et réitère son vœu de dialogue. Citant Pierre Waldeck Rousseau, sa présidente Liliane Valli rappelle que : « L'homme ne peut rien faire en bien qu'en s'associant. Il n'y a pas d'outils plus merveilleux pour les grandes œuvres. »
La Mairie du 12eme transforme la place Félix Eboué, cœur de notre arrondissement. Face au dogmatisme de la mairie, l’association des riverains du quartier Daumesnil/Reuilly propose un projet alternatif réalisé par des urbanistes et des architectes. Avant toute chose, ce projet de réaménagement est d’abord emblématique de la « chantiermania » que subisse les riverains où les choix d’urbanisme dégradent fortement la qualité de vie des usagers sans pour autant apporter de solution au véritable enjeu : adapter la ville aux nouveaux usages de mobilité et au réchauffement climatique. Si ce chantier en est arrivé là, avec des oppositions fortes, c’est aussi en raison d’une absence de dialogue et de de véritable concertation. Sur le fond, les élus de la mairie n’ont que faire de la concertation…si les avis et autres remarques ne vont pas dans leur sens. Les alertes et appels au dialogue d’usagers ou d’associations sont restés lettres mortes pendant et après une phase de concertation mal vécue par les participants, car insincère et expédié. Or, ces craintes étaient parfaitement fondées.
Organiser un encombrement permanent à un prix, chèrement payé par les riverains et usagers :
- Danger accru : stagnation des véhicules avec recherche d’échappatoires dangereuses, mauvais usages des voies par les usagers perdus et nœuds de croisement piétons/vélos/véhicules
- Nuisances sonores générées par les bouchons
- Inadaptation au réchauffement climatique
o Renforcement de l’ilot de chaleur au nord en y créant des bouchons sur une voie unique
o Végétalisation trop légère, dont le bilan affiché ne tient pas compte des espaces verts détruits par les travaux.
L’association des riverains ne se contente pas de protester, à juste titre, contre cet aménagement, et de le porter devant la justice. Elle propose un contre-projet dont elle ne prétend d’ailleurs pas qu’il devrait être mis en œuvre tel quel mais qu’il pourrait être une base de travail à reprendre par des professionnels, architecte, urbaniste et/ou paysagiste.
Ce projet réconcilie d’abord l’ensemble du quartier. La sécurité des usagers, la fluidité, la qualité de vie et la végétalisation renforcée sont au cœur des proposition.