Fils d'un orpailleur et d'une épicière de Cayenne, Félix Eboué bénéficiera d'une bourse d'études qui lui permettra d'entrer en classe de troisième au Lycée de Bordeaux en 1901. Admis à l'Ecole Coloniale de Paris en 1906, il sera envoyé à Brazzaville au début de l'année 1909 et affecté, à sa demande, à Oubangui-Chari. Nommé administrateur, il passera deux années à Bouka et une à Bozoum, à la frontière camerounaise. Chef de la subdivision de Demara en 1912, puis à Kouango près de Bangui deux années plus tard, il sera affecté à la circonscription de l'Ouaka puis à celle du Bas Mbomou en 1921. Il sera nommé chef de subdivision à Banguassou en 1923, puis à nouveau à l'Ouaka en 1927. Son long séjour en Oubangui lui donnera l'occasion d'écrire plusieurs ouvrages sur le langage et les peuples de la région. Il participera, en 1931, au congrès international d'ethnographie réuni à Paris à l'occasion de l'Exposition coloniale. Paul Reynaud, ministre des colonies, le nommera secrétaire général auprès du gouvernement de la Martinique en janvier 1932.
Félix Eboué sera ensuite affecté au Soudan français, puis rappelé en France en septembre 1936, à la demande de M. Violette, ministre des Colonies du gouvernement Blum. Il sera nommé de secrétaire général, puis gouverneur intérimaire, de la Guadeloupe en 1936, puis gouverneur de 2ème classe au Tchad, en juillet 1938. Refusant l'armistice signé par Pétain et Hitler, il prendra contact avec le général de Gaulle dès le début du mois de juillet 1940. La France Libre sera officiellement reconnue par les Britanniques le 7 août. Le Tchad, qui ralliera officiellement la résistance le 26 août 1940, entraînera dans son sillage la quasi totalité des territoires de l'A.E.F. (Congo - Cameroun - Oubangui-Chari). Le général de Gaulle, qui rencontrera Félix Eboué à Fort-Lamy en octobre 1940, le nommera membre du Conseil de Défense de l'Empire, gouverneur général de l'Afrique Equatoriale Française le 12 novembre 1940, membre du Conseil de l'Ordre de la Libération en janvier 1941. Félix Eboué, qui libèrera les chefs africains incarcérés par Boisson, soutiendra l'action des Forces Françaises Combattantes en Afrique du Nord. Il participera à la conférence de Brazzaville, entre les 30 janvier et 8 février 1944, au cours de laquelle seront définies les grandes lignes de la décolonisation. En vacances au Caire, Félix Eboué décédera d'une congestion pulmonaire le 17 mai 1944. Il sera inhumé au Panthéon.