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Propreté : la ville de Paris déploie-t-elle suffisamment de moyens ?
Durant 7 mois, élus de droite et de gauche parisiens se sont réunis au sein d’une mission d’information et d’évaluation de la propreté de Paris. Leur rapport de 225 pages laisse apparaître une baisse des effectifs et des moyens dédiés à la propreté des rues.
Ce mardi matin, Anne Hidalgo la maire (PS) de Paris doit présenter de nouveaux engins de nettoyage : des laveuses de trottoir et des modèles d’aspiratrice. Une opération de communication pour couper court aux critiques lancinantes sur la malpropreté de Paris ? Depuis plusieurs mois, la grogne monte sur le sujet dans la capitale. Et la prolifération de rats dans la ville n’arrange rien aux affaires de la mairie de Paris.
Le rapport de la Mission d’information et d’évaluation (MIE) sur la propreté qui doit être rendu public la semaine prochaine, et que nous nous sommes procuré, pourra sans doute guider la ville dans les mesures à prendre pour endiguer la malpropreté. Cette MIE avait été demandée il y a un an par la droite parisienne. Durant 7 mois, élus de droite et de gauche se sont réunis autour de la table pour auditionner les différents services et intervenants. Objectif : évaluer les faiblesses du système et préconiser des pistes de travail pour enrayer les failles. Les élus ont émis une liste de 45 propositions pour « moins salir » la ville mais aussi « mieux nettoyer » les rues et mieux évaluer et organiser les ressources (lire ci-dessous).
Lors de cette mission, l’absentéisme (13,13 % chez les éboueurs en 2016) dans le service de la Direction de la propreté et de l’eau a été pointé, tout comme les problèmes d’organisation dans la chaîne managériale et le manque de coordination qui peut parfois exister entre les différents services de la ville intervenant pour nettoyer les rues mais aussi les parcs et jardins.
Mais les moyens déployés par la ville soulèvent aussi des questions. Si la synthèse du rapport souligne que les effectifs budgétaires du service technique de la propreté de Paris ont connu une augmentation de 200 emplois en 2016 et 2017, d’autres tableaux joints en annexe montrent que la DPE (Direction de la propreté et de l’eau) a perdu 1 111 postes depuis 2001, passant de 8 551 agents en 2001 à 7 440 en 2017.
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Sans parler du matériel qui arrive en bout de course. « L’indisponibilité des engins en raison de leur vieillissement accroît les difficultés de la mission de nettoiement », souligne clairement le rapport de la MIE. Entre 2010 et 2017, le nombre de laveuses de trottoirs est ainsi passé de 275 à… 248. « La maire de Paris n’a pas entendu la réalité des enjeux. Le rapport de la MIE montre clairement que le compte n’y est pas et que la ville doit déployer plus de moyens pour nettoyer la ville », tranche Florence Berthout, la patronne du groupe LRI au Conseil de Paris qui a présidé la MIE.