La loi Besson de juillet 2000 impose aux départements d'établir des schémas prévoyant "les conditions d'accueil spécifiques des gens du voyage". A Paris, comme ailleurs, il fallait trouver un endroit pour les accueillir. Dès 2011, 2 sites étaient « en compétition » : le Bois de Boulogne (16e) et le Bois de Vincennes (12e). Fin avril 2011, la commission départementale de la nature, des paysages et des sites a émis un vote négatif pour le Bois de Boulogne…et un vote positif pour l'aire du Bois de Vincennes "à la condition que la Ville de Paris mette en œuvre son plan de gestion forestière qui prévoit notamment le reboisement des surfaces voisines de celles destinées à l'aire d'accueil". Quelques mois plus tard, cette décision est mise au placard par la Commission supérieure des sites qui émet cette fois un avis défavorable sur les deux projets. Après cet échec, la Ville de Paris a donc revu sa copie en y intégrant, du coup, l'aspect paysager, comme cela lui avait été préconisé. La ville de Paris fait donc voter cette semaine au Conseil de Paris une délibération concernant la dépose des demandes d'autorisations administratives afin de construire deux aires, l'une dans le bois de Boulogne et l'autre dans celui de Vincennes. La première se situe route des Tribunes, à deux pas de l'hippodrome de Longchamp. La seconde, dans notre arrondissement, est établie sur le plateau de Gravelle. Coût total de l'opération: 10 millions d'euros.
Une fois encore, l’Est parisien et le 12eme en particulier se retrouve devant le fait accompli (ainsi que les communes limitrophes qui n’étaient pas au courant…) . Projet soutenu par la Mairie du 12eme, la Maire de l’arrondissement explique que ce projet consistera à mettre à disposition, sur un terrain de 5300 m2 (à quel endroit ?) 28 places pour des caravanes, équipé de locaux sanitaires (douches, WC, espaces pour machines à laver ...) et d'une aire de jeu pour les enfants. Elle souhaite également agir sur l'accompagnement social et la scolarisation des futurs occupants. Enfin, elle souhaite que cet espace soit accueillant (reboisement, constructions en bois, réversibilité des aménagements).
Le Bois de Vincennes, absent depuis des années de toutes les ambitions de l’équipe municipale va donc devenir un campement « officiel ». Ces hommes et ces femmes ont droit à toute notre attention. Cependant, nous imaginions autre chose pour ce site du Bois de Vincennes. Mme la Maire veut de la végétation. Nous aussi. Dans son élan, elle peut envisager le reboisement de la pelouse de Reuilly. Nous aborderons prochainement notre ambition pour le Bois de Vincennes, qui, dans la cadre du Grand Paris, doit reprendre toute la place, ouvert à tous les parisiens et franciliens